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dimanche 27 mai 2007

Un punk a failli voler mon bonheur paradoxal

Comme promis, un mot sur le livre de Gilles Lipovetsky, qu’un ex-punk consommateur a tenté de me subtiliser il y a quelques jours dans un bar de Lille, ce qui prouve que l’audience de Lipovetsky est multi-formes.
Racontons tout de même que j’ai commencé par oublier ce livre à la terrasse d’un bar, et que quand je suis retourné le chercher un moment après, on se l’était mis de côté. Normal. Là ou c’est plus drôle, c’est que personne n’a répondu quand j’ai demandé aux tables alentours si elles avaient vu mon livre. Non non non. Pas de livre, non. Et puis finalement, un type a vendu son pote : « éh mathieu, t’as pas un livre, là ? »
Le type, donc, s’appelait Mathieu comme moi, ce qui est désolant. Il avait vu le titre du bouquin, « Le bonheur paradoxal », et surtout son sous-titre « essai sur la société d’hyperconsommation ». Ca lui avait plu. Il avait pensé tout de suite à un brûlot post-bourdieusien. Lipovetsky, en plus, ça sonnait sérieux, scientifique. Du coup, il se l’était mis sous le coude, pensant s’en servir pour un futur argumentaire, lors d’une dispute avec un bourgeois. ;-)
Le livre donc, ne vient pas de sortir (sept 2006 je crois). Il est une sorte de catalogue des pratiques contemporaines, qui font de nous des consommateurs dans tous les domaines, et notamment en amour. Le titre (bonheur paradoxal), s’explique dans une tension entre d’un côté des vies très rangées pour la plupart des gens, en même temps que des aspirations à l’extrême. Tensions aussi entre une envie de liberté très forte et une volonté d’authenticité. Cela se voit particulièrement en amour, où la figure du prince charmant n’a jamais été aussi forte, le besoin de vivre avec, d’être à deux, de prolonger l’amour des débuts, de faire de la période de cristallisation la norme et de tuer la routine. Dans le même temps, chacun s’engage à minima, et souhaite garder au maximum sa liberté.
L’intérêt réside dans les exemples. Ce n’est pas une idée très forte, mais l’accumulation des preuves fait qu’on se reconnaît assez facilement dans la description.
Et vous ?

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